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Nous distribuons aussi quelques publications amies

 

· Mutines séditions

Vive la révolution, à bas la démocratie !
Anarchistes de Russie dans l’insurrection de 1905.
Récits, parcours et documents d’intransigeants
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octobre 2016, 554 pages, [15 euros]


Avec l’insurrection de 1905 dans l’Empire russe, le mouvement anarchiste a poussé comme des champignons après la pluie, de Bialystok à Łódź, d’Ekaterinoslav à Minsk, mais aussi à Odessa, Kiev, Saint-Pétersbourg, Moscou, Vilnius, Tbilissi ou Irkoutsk. Malgré sa brève existence, il a développé en quelques années une intense activité d’attaques diffuses contre la bourgeoisie (industrielle et commerçante) et contre les défenseurs de l’Etat (flics, matons, gouverneurs ou cosaques). A l’aide d’imprimeries clandestines montées à coups d’expropriations, et de participation sans concession aux grèves, émeutes et autres soulèvements, il a réussi à poser une critique radicale de l’autocratie tsariste comme de son alternative républicaine : la démocratie.

A l’heure du centenaire de la révolution de 1917, il est plus que temps de se replonger dans la période insurrectionnelle qui l’a précédée de douze ans, celle de l’émergence des premiers soviets, celle aussi du combat d’intransigeants hors des partis et des syndicats vers une liberté sans maîtres ni esclaves


Mila Cotlenko
Maria Nikiforova, la révolution sans attendre. L’épopée d’une anarchiste à travers l’Ukraine (1902-1919)
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(sept. 2014) 3ème éd. refondue et augmentée septembre 2018, 162 pages, [6 euros]

Étrangement, ni Voline, ni Archinov, pas plus que des historiens comme Skirda ou Avrich ne font une place à Maria Nikiforova dans leurs récits, alors que Makhno lui-même relate sans hésiter plusieurs épisodes qui donnent un éclairage sur les activités de la compagnonne.

Après une condamnation à mort en 1908 sous le régime tsariste pour des expropriations et le meurtre d’un flic, suivi d’une évasion du bagne sibérien et d’un tour du monde, elle revient en Russie début 1917 pour participer au processus révolutionnaire en cours. A la tête d’un détachement de gardes noirs, soutenue par de nombreux ouvriers d’Alexandrovsk, ville d’où elle était originaire, mais aussi par des marins de Kronstadt, ses qualités d’oratrice autant que ses capacités pratiques installèrent rapidement sa renommée à travers tout le territoire ukrainien.

Fermement convaincue qu’il fallait approfondir le processus révolutionnaire en cours, elle n’hésitait pas en fonction des rapports de force sur place, à défier les autorités locales, même soi-disant «révolutionnaires», à exiger des contributions auprès de la bourgeoisie et des propriétaires terriens, à mener des expropriations (armes, vivres, argent et bâtiments, etc.), ce qui lui valut bientôt d’être mise au pilori des « anarcho-bandits » par le pouvoir bolchévik…


Albert Libertad
Et que crève le vieux monde !
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(nov. 2013), 2ème éd. revue et corrigée juin 2018, 280 pages, [8 euros]

Si vous êtes persuadés d’avoir fait le tour des textes de l’anarchiste Albert Libertad (1875-1908) grâce à quelque compilation subventionnée par le pouvoir, inutile d’ouvrir ce livre ! Qu’importe en effet de parcourir ce qu’il a par exemple aussi pu écrire en solidarité avec le travailleur de la nuitAlexandre Jacob ou sur la différence entre anarchisme et nihilisme ?

Si vous pensez en connaître assez pour laisser Libertad à ses Causeries populaires et aux articles enflammés du journal l’anarchie, il vous importera alors peu de plonger dans l’ampleur de l’agitation qu’il mena avec ses compagnons lors d’affrontements avec les nationalistes antisémites, dans des manifestations anticléricales, à l’occasion d’un meeting de chômeurs, pendant la grève insurrectionnelle de Draveil-Vigneux ou lors… du carnaval de Paris.

Ce livre recueille 40 articles et une correspondance de Libertad rédigés entre 1897 et 1908, dont certains inédits, complétés par une longue note biographique sur son rapport à l’agitation, ainsi que quelques illustrations, annonces, piqûres d’aiguille et critiques du cancer policier tirés de l’anarchie.


La canaille à Golfech
Fragments d’une lutte antinucléaire (1977-1984)
mars 2013, 168 pages [6 euros]

L’histoire de Golfech est une mine de suggestions, aussi bien théoriques que pratiques. A l’époque se succédèrent des actions directes collectives, comme l’invasion de chantiers et la destruction des outils et des constructions en cours, mais aussi la pratique du sabotage à un niveau industriel par des groupes d’affinité, infligeant de gros dégâts matériels aux entreprises, et enfin l’autodéfense contre les violences et les intimidations mafieuses de la police et de l’industrie nucléaire…

Aucun individu, organisation ou groupe ne possède seul la force de s’opposer aux projets liés au nucléaire : le rapport entre les petits groupes d’action directe et le mouvement est sans doute un des éléments intéressants qui émerge des récits de Golfech, une indication qui reste valide pour développer les luttes qui nous attendent.

 


Vivre vite de l’autre côté du mur
Punks et anarchistes en ex-Allemagne de l’Est
novembre 2012, 112 pages [6 euros]

La plupart de ces récits de compagnons de Leipzig nous montrent que les « dissidents » d’Allemagne de l’Est des années 70/80 ne se battaient pas tous pour les libertés formelles ou le paradis de la consommation de l’Ouest. Mais pour une liberté qu’aucun État ne saurait satisfaire, pour des désirs qu’aucune économie ne viendra combler. Dans un cadre qui pouvait sembler absolu, ils nous montrent que l’oppression tient bien moins sur la force militaire que sur la soumission de tous et toutes. Ces jeunes anarchistes et punks qui squattaient, volaient, se battaient avec les flics lors de fêtes, organisaient des manifs sauvages, diffusaient des messages subversifs dans les rues, n’étaient finalement asociaux que parce que le reste de la société n’était que trop social, en phase avec le contrôle institutionnel et la délation de proximité.

 

 


Belgrado Pedrini
Nous fûmes les rebelles, nous fûmes les brigands,
(aubiographie d’un partisan anarchiste de Carrare), édition revue et corrigée, août 2011, 148 pages [6 euros]

Pedrini n’a été « partisan » que parce que le régime se nommait « fasciste » ; c’est l’État et le pouvoir en soi qu’il combattait. Il n’a été « mutiné » que parce que les murs qui le retenaient se nommaient « prison » ; ce sont toutes les structures qui emprisonnent la liberté au nom de la justice ou de la raison (comme les asiles, contre lesquels il a écrit plusieurs textes) qu’il combattait. Il n’a été « expropriateur » d’industriels fascistes que parce que l’argent dont il avait besoin pour lutter était concentré là ; c’est le système capitaliste, même dévêtu de sa chemise noire, qu’il combattait.
Cette autobiographie de Belgrado Pedrini nous emmène des groupes de partisans anarchistes contre le fascisme jusqu’aux révoltes des années 50 et 60 dans les geôles de la démocratie.

 


Incognito
Expériences qui défient l’identification, co-édité avec Nux-Vomica (Alès),
décembre 2011, 120 pages [5 euros]

Ce livre qui parle de clandestinité projette un rayon de lumière dans l’obscurité. Il propose un saut dans le versant inconnu du secret, dans cette dimension parallèle où, souvent, même ce qui peut être dit ne l’est pas.
Les dix textes rassemblés ici parlent de ce monde, nous en rapportant quelques voix parmi tant d’autres, des voix dont le ton, les émotions et les messages sont certes variés, mais qui vivent ou ont vécu dans la dimension de la clandestinité. Des expériences qui ont été endurées par choix ou bien pour des raisons extérieures à sa propre volonté, suite à un parcours de luttes révolutionnaires pour les uns ou bien d’une condition sociale pour tant d’autres, tous ceux qui n’ont plus rien à perdre sur les chemins de l’exploitation et de l’atrocité des frontières, pas même une pièce d’identité.

 


Le diable au corps, recueil d’articles de la revue Diavolo in corpo (1999-2000), novembre 2010, 102 pages, [6 euros]

Certes, la domination ne s’effondrera pas toute seule, et nous ne sommes pas en train de dire qu’il faudrait attendre on ne sait quelle masse ou majorité pour agir. Mais ce qui fait en réalité toujours plus défaut dans la guerre sociale, c’est la capacité à redonner du sens à une liberté pour tous basée sur l’individu, au-delà du simple accompagnement plus ou moins critique des formes toujours plus ambiguës qu’emprunte l’antagonisme social. Cette petite sélection de textes souhaite y contribuer à sa mesure, sans rien promettre ni proposer d’autre que de tout interroger, afin que nos mouvements désordonnés aillent enfin « toucher toutes les profondeurs« .
Nous pensons toujours que l’arme de la critique peut inspirer de joyeux révoltés, et que les idées peuvent nourrir des pratiques, et vice-versa, en un mélange explosif.

 

 

 


À couteaux tirés avec l’Existant, ses défenseurs et ses faux critiques
co-édité avec Typemachine (Gand), octobre 2007, 112 pages, [5 euros]

Enfin, s’il est un point qui nous tient particulièrement à cœur, c’est de sortir de la tyrannie du nombre qui sert trop souvent d’excuse à la résignation ou à l’expectative. Agir à peu et sur des bases claires ne signifie en effet pas forcément agir isolément. Si on sait que quelques nuages noirs suffisent à obscurcir le ciel, on sait également que tout objectif de lutte spécifique que l’on pourrait mener à quelques-uns contient aussi en soi, potentiellement, la violence de tous les rapports sociaux. La question n’est alors pas de voir autour de soi un océan plus ou moins vaste d’esclaves, mais de savoir ce que nous voulons, nous.
« Il sera toujours temps de claquer la porte ; autant se révolter et jouer ».

 

 

 

 


Plus sur Mutines sédition

 


· Ravages éditions

Fredy Perlman, Anthologie de textes courts
février 2016, 222 pages, [6 euros]

 

« Chaque population opprimée peut devenir une nation, un négatif photographique de la nation de loppresseur, un endroit où lancien petit employé est le gérant du supermarché, où lancien gardien de sécurité est le chef de police. En appliquant la stratégie corrigée, chaque gardien de sécurité peut devenir le précédent établi par les gardes prétoriens de la Rome antique. La milice d’une grande société minière étrangère peut proclamer une république, libérer le peuple et continuer à les libérer jusquà ce qu’ils n’aient plus rien d’autre que la possibilité de prier pour que cesse la libération. Même avant la prise du pouvoir, une banque de peut s’autoproclamer comme un Front et offrir à des gens matraqués dimpôts et constamment harcelés par la police quelque chose qui leur manque encore, c’est-à-dire des percepteurs et policiers supplémentaires, mais au profit du peuple… »

 

 


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